Point sur les requins et pêches thonnières dans l’océan Indien.

Fin 2013, la CTOI (Commission des Thons de l’Océan Indien) réunissait par deux fois son conseil scientifique afin de faire un point sur les espèces concernées par son mandat. Les requins en font partie, en tant que prise accessoire et en tant qu’espèce ciblée.

Nous vous proposons donc un point d’étape spécial requins, en retranscrivant les informations qui suivent. Point d’étape où l’on se rend compte que si les déclarations d’intentions et les dizaines de recommandations allant dans la bonne direction donnent un peu d’espoir, la situation de ces animaux reste difficile à appréhender à cause du manque de données. Le peu que l’on en sait est quant à lui très inquiétant.

Pour partager ce point d’étape avec vous, nous nous basons sur le Rapport de la Seizième Session du Comité scientifique de la CTOI et le Rapport de la neuvième session du Groupe de travail de la CTOI sur les écosystèmes et les prises accessoires.

Un avis de gestion.

Un avis de gestion a été formulé par le conseil scientifique de la CTOI au sujet des espèces de requins suivantes :

o Requin bleu (Prionace glauca) – IOTC-2013-SC16-RequinBleu
o Requin océanique (Carcharhinus longimanus) – IOTC-2013-SC16-requinOcéanique
o Requin-marteau halicorne (Sphyrna lewini) – IOTC-2013-SC16-MarteauHalicorne
o Requin-taupe bleu (Isurus oxyrinchus) – IOTC-2013-SC16-TaupeBleu
o Requin soyeux (Carcharhinus falciformis) – IOTC-2013-SC16-RequinSoyeux
o Requin-renard à gros yeux (Alopias superciliosus) – IOTC-2013-SC16-RenardGrosYeux
o Requin-renard pélagique (Alopias pelagicus) – IOTC-2013-SC16-RenardPelagique

Le conseil scientifique a invité la commission à prendre connaissance des 10 espèces de requins considérées comme les plus vulnérables à la technique de la palangre et de la senne.

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Un programme pluriannuel de recherche.

Face au manque de connaissances et de données sur les populations de requins de l’océan Indien et sur l’impact réel de la pêche sur leurs populations, le conseil scientifique a adopté un programme pluriannuel de recherche sur les requins. Il a donc présenté ce programme à la CTOI en recommandant qu’un petit groupe de spécialiste s’attèle à la réalisation d’un programme pluriannuel DÉTAILLÉ.

Concernant les prises accessoires, l’Europe s’est doté d’un programme de recherche : le Made Project, qui se déroule également dans l’océan Indien, à bord des flottes françaises.

 

La problématique des filets maillants.

L’iran, l’Oman, le Sri Lanka et le Pakistan sont concernés.

Concernant le Pakistan : « Un document de travail présente une mise à jour sur les prises accessoires de requins des pêcheries thonières au filet maillant du Pakistan. Elle comprend les données sur les débarquements de requins recueillies par les observateurs au cours de la période allant de juin 2012 à mai 2013. Les espèces de requins les plus courantes lors des opérations des filets maillants et ayant été identifiées dans les données sur les débarquements sont le requin-taupe bleu (Isurus oxyrinchus), le requin-renard à gros yeux (Alopias superciliosus) et le requin soyeux (Carcharhinus falciformis). Ces 3 dernières espèces sont mondialement menacées tandis que le requin-taupe bleu devrait devenir une espèce d’intérêt dans un avenir proche pour les évaluations de stock à l’échelle mondiale. Les prises nominales d’élasmobranches ont été déclarées entre 1999 – 2007, indiquant un déclin des prédateurs apicaux (Shahid et Khan, 2012). Les données présentées ici résument les prises accessoires d’élasmobranches lors des opérations thonières au filet maillant. »

 

Les DCPs (Dispositifs de Concentration de Poisson) et la mortalité des requins.

« L’accroissement des taux de capture est considéré comme étant le principal impact des pratiques de pêche dynamiques sur les écosystèmes marins, mais d’autres effets peuvent avoir autant d’importance et sont souvent ignorés. Ici, nous quantifions une source majeure, et auparavant inconnue, de mortalité des requins : le maillage dans les dispositifs dérivants de concentration de poissons, désormais largement utilisés dans la pêcherie thonière mondiale à la senne tropicale. Grâce au marquage satellite et aux données d’observation sous-marines, nous avons élaboré deux approches novatrices, indépendantes et complémentaires pour quantifier et mettre en évidence l’ampleur de ce problème. La mortalité des requins soyeux (Carcharhinus falciformis) par maillage dans l’océan Indien était 5–10 fois supérieure à celle que l’on connaît pour les prises accessoires de cette espèce en danger d’après la flottille de senneurs de la région. Plus important encore, ces estimations pour un seul océan (480 000–960 000 requins soyeux) représentent celles de toutes les pêcheries du monde combinées (400,000–2 millions de requins soyeux) ; cette situation requiert clairement une intervention de gestion immédiate et une surveillance étroite. »
« Les DCP composés de filets sont susceptibles de constituer des sources importantes de mortalité des requins soyeux juvéniles. »

D’ici 2016, les flottes seront censées travailler avec des engins limitant les prises accessoires de requins tels qu’ils ont été envisagés par la CTOI. Affaire à suivre….

 

L’enfer des transbordements des produits issus du requin.

Les transbordements ou « transshipping » sont le passage des produits d’un bateau à l’autre en pleine mer. La plupart du temps, ces produits arrivent à quai déjà transformés (découpés et surgelés), sans que l’on puisse savoir réellement le lieu où les animaux ont été pêchés.

« La quantité totale de produits dérivés de requins transbordés (5 747 t de poids brut moyen annuel standardisé) représente approximativement 6% des prises totales de requins pélagiques déclarées dans l’océan Indien. Les palangriers surgélateurs transbordent également dans les ports, à savoir Port Louis, île Maurice. »

Voici un extrait du « résumé des transbordements des produits dérivés des requins par les palangriers de l’océan Indien, dont le résumé suivant est fourni par les auteurs : « Le Programme régional d’observateurs (PRO) de la Commission des thons de l’océan Indien (CTOI) surveille les transbordements en mer entre les grands palangriers thoniers (LSTLV) et les bateaux cargo. Ce programme se déroule dans la zone de la CTOI, dans le cadre de la Résolution 11/05, depuis le 1er janvier 2009 (à l’origine dans le cadre de la Résolution 06/02, puis 08/02). Cette résolution requiert des observateurs déployés à bord des bateaux cargos qu’ils vérifient l’identité des LSTLV et surveillent les quantités de produits transbordés afin de s’assurer qu’elles soient cohérentes avec celles enregistrées dans la déclaration de transbordement. Le suivi des transbordements améliore la traçabilité des produits et le programme aide par ailleurs à décourager les activités de pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) dans la région de l’océan Indien. Bien qu’ils ne fassent pas partie des 16 espèces sous mandat de la CTOI, les requins sont fréquemment pêchés accessoirement en association avec d’autres espèces, et peuvent être une espèce-cible pour certaines flottilles, tout comme les thons (GTEPA, 2012). A ce titre, les Membres et les Parties coopérantes non-contractantes de la CTOI doivent déclarer les informations les concernant avec le même degré de détail que pour les 16 espèces de la CTOI (Résolution 10/02). » – (voir le document pour un résumé plus complet). »
– « Les requins bleus (Prionace glauca) et les requins-taupes bleus (Isurus spp.) constituaient les principales espèces transbordées, toutefois l’espèce de nombreux requins n’était pas identifiée. »
–  » l’identification des espèces est généralement compromise par la façon dont les différentes espèces sont traitées, étant donné que les fiches d’identification représentent généralement des spécimens non traités. L’identification des espèces (de divers types de produits) de poissons congelés sera toujours limitée par rapport à celle des poissons fraîchement pêchés et non préparés. »
– « pour que ces données soient plus utiles, il est nécessaire d’améliorer l’identification taxonomique des requins. »
– « les enregistrements actuels indiquant uniquement « requins » étant donné qu’aucun autre détail n’est spécifié ».
– « les carcasses peuvent être transbordées à un moment tandis que les ailerons de ces mêmes requins sont transbordés plus tard, une fois séchés, ou simultanément, de sorte qu’il n’existe souvent aucun moyen de faire correspondre les ailerons à leur carcasse. Le fait que certains bateaux expédient ensemble puis transfèrent différents produits issus d’un même requin, ou que les ailerons sont conservés plus longtemps jusqu’à séchage tandis que les carcasses sont transbordées, pose également problème. »

 

Un manque de données très inquiétant.

Tout au long de ce rapport, on découvre (à nouveau), que les données ne sont pas suffisantes sur les requins ciblés ou prises accessoires des flotilles de pêches des pays membres de la CTOI. Beaucoup de pays déclarent par exemple ne pas avoir d’observateurs embarqués pendant de très longues périodes, ou ne transmettent tout simplement pas les livres de pêches, malgré le caractère obligatoire de ces déclarations.
Les prises accessoire ne sont pas déclarées lorsqu’elles sont rejetées par dessus bord, ce qui donne des résultats largement sous-estimés de la quantité réelle que cela représente. Or, on constate dans les plans de gestion des requins présentés plus haut, que nombre d’entre eux ont peu de chances de survivre après avoir été relâchés.
Les espèces de requins pêchées sont difficiles à évaluer avec beaucoup de certitudes, car les documents d’identification ne sont pas rendu accessibles et utilisables efficacement à toutes les flottilles de pêche. Ils ne sont, de plus, pas disponibles dans toutes les langues. Les requins sont souvent déclarés simplement « requin ».

Pour résumer, on constate qu’on en est encore au stade des recommandations, ce qui signifie en grande partie que nous ne pouvons pas considérer être dans la mise en œuvre efficace de politiques de protection des requins et d’évaluation de leurs populations.
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Les prises accessoires de requins dans l’océan Indien : sous-estimées par manque de données.

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Résumés des déclarations des pays membres de la CTOI – Au sujet des requins.

Australie : « En 2012, environ 1 t de requins ont été débarquées par la flottille palangrière australienne opérant dans la zone de compétence de la CTOI et 11 371 requins ont été rejetés/libérés. En 2012, 17,8 pour cent de tous les hameçons filés lors des opérations palangrières de la WTBF ont été observés au cours de trois marées dans la zone de compétence de la CTOI. »
État du PAN-requin (Plan d’action National Requin) – Le 2nd PAN-requins (Plan requins 2) a été publié en juillet 2012 et est accompagné d’une stratégie de mise en œuvre opérationnelle : http://www.daff.gov.au/fisheries/environment/sharks/sharkplan2.

Bélize : « En 2012, notre flottille a varié entre 4 et 8 palangriers thoniers et un (1) navire frigorifique, qui ont opéré essentiellement entre 10°- 40°S et 55° – 75°E. Ensemble, nos bateaux ont pêché 11,5 t d’espèces accessoires composées de poissons-lunes, de voiliers, de rouvets et de thazards bâtards, 2,2 t de requin bleu et 2,1 t de requin-taupe bleu. »
État du PAN-requin (Plan d’action National Requin) – Aucune information reçue par le Secrétariat.

Chine :
État du PAN-requin (Plan d’action National Requin) –
l’élaboration n’a pas commencé.

Corée :
État du PAN-requin (Plan d’action National Requin) – approuvé le 18/08/2011 et en cours de mise en œuvre.

Union Européenne : « La flotte de l’Union européenne fréquentant les eaux de l’Océan Indien est composée de deux segments principaux. Le premier est un segment hauturier regroupant des métiers à la senne coulissante ciblant les trois espèces de thons tropicaux, des métiers à la palangre ciblant l’espadon et présentant des captures accessoires importantes de certaines espèces de requins pélagiques et des palangriers ciblant les thonidés. Le second est un segment côtier, regroupant des navires de moins de 12 m pratiquant des métiers à la palangre et à la ligne de traîne ou à la ligne à main et capturant des grands pélagiques et les espèces associées, utilisant pour certains des Dispositifs à concentration de poissons ancrés comme auxiliaires de pêche.
Conformément à la Résolution 10/02 de la CTOI, Les Etats membres de pavillon (Espagne, France, Portugal et Royaume Uni) ont soumis les données scientifiques caractérisant l’activité de la flotte de l’Union européenne ayant développé en 2012 un effort de pêche dans la zone de compétence de la CTOI, permettant au Comité Scientifique de la CTOI de conduire ses travaux.
Il faut noter que, pour ce qui concerne le segment des palangriers hauturiers de l’Union européenne ciblant les thonidés, les données doivent être considérées comme provisoires. Il en va de même pour les données décrivant l’activité du segment côtier de la flotte de l’Union européenne. Les données validées devraient cependant être rendus disponibles très prochainement par les instituts de recherche halieutique de l’Union européenne directement concernés. Des données de captures accessoires et des incidents avec des oiseaux marins et tortues ainsi que des informations sur la flotte artisanale de l’UE sont également inclus dans les rapports nationaux annexés à ce rapport de l’UE. »
Projet de l’UE sur la formulation des avis scientifiques visant à mettre en œuvre le PAUE-requins : « L’objectif de ce projet consistait à obtenir des avis scientifiques pour mettre en œuvre le PAUE-requins en termes d’organisation du suivi des pêcheries et d’évaluation de stock des requins hauturiers, par espèce. L’étude était centrée sur les principales espèces d’élasmobranches capturées par les pêcheries artisanales et industrielles ciblant les grands pélagiques hauturiers dans les océans Atlantique, Indiens et Pacifique, actuellement suivies et éventuellement gérées par les ORGP thonières respectives de ces zones. L’estimation des prises « potentielles » d’espèces de requins dans l’océan Indien s’élève à environ 160 000 t au lieu des 22 000 t actuellement déclarées (7 fois plus que les prises déclarées). En tenant compte de tous les requins non déclarés par espèce, le nombre total de requins déclarés atteignait les 100 000 tonnes, la sous-déclaration étant ainsi réduite à 1,6 fois. 19 pêcheries parmi les 195 se trouvant dans la base de données de la CTOI génèrent 86 % des prises potentielles de requins étudiées. »
État du PAN-requin (Plan d’action National Requin) – approuvé le 05-fév-2009 et en cours de mise en œuvre.
« La portée du Plan d’action pour les requins de l’Union européenne couvre la pêche commerciale dirigée, commerciale ciblant les prises accessoires, récréative dirigée et récréative ciblant les prises accessoires, de tous les chondrichthyens rencontrés dans les eaux de l’Union européenne. Il comprend également toutes les pêcheries couvertes par les accords et partenariats actuels et potentiels entre l’Union européenne et des pays tiers, ainsi que les pêcheries hauturières et couvertes par les ORGP gérant ou formulant des recommandations non contraignantes hors des eaux de l’Union européenne. Les avis scientifiques destinés à la gestion des espèces de requins hauturières sont élaborés essentiellement par les Comités scientifiques des Organisations régionales de gestion des pêches (ORGP), ainsi que par des projets spécifiques des instituts nationaux et autres organismes de recherche. Toutefois, le niveau des connaissances sur de nombreuses populations hauturières de requins des océans Atlantique, Indien et Pacifique est loin d’être satisfaisant. Il est donc nécessaire d’identifier les lacunes dans les connaissances actuelles sur les pêcheries, la biologie et l’écologie des requins, qui devraient être comblées afin d’appuyer les avis concernant la gestion durable des pêcheries ciblant les élasmobranches, et de réaliser des études pour combler ces lacunes. »

France (TOM) : Les prises décrites sont celles des flottes de Mayotte et ne mentionnent pas le détail des espèces pêchées.
Concernant les prises accessoires à La Réunion :
« Les activités de la pêcherie palangrière pélagique de l’île de La Réunion sont suivies depuis 2011 par le programme d’auto-déclaration de la collecte de données (PAD), qui a couvert 12% de l’effort de pêche total en 2011-2012. Via le PAD, les pêcheurs déclarent diverses informations sur les lieux de pêche, l’engin utilisé, les prises, les rejets et la déprédation. Nous avons utilisé ces données pour évaluer le niveau et la répartition des prises commerciales et des rejets entre mi-2011 et mi-2013. Nous avons découvert que les prises par unité d’effort (PUE) de l’espadon (espèce cible) avaient diminué depuis 2011, de même que la rentabilité globale de cette pêcherie qui comprend d’autres espèces et taxons commerciaux : albacore, patudo, germon, mahi-mahi et poissons porte-épée. Les rejets étaient principalement constitués de requins bleus (38%), de pastenagues violettes (24%) et d’un groupe générique de poissons très longs habituellement appelés centropomes (snooks) par les pêcheurs (20%). »
État du PAN-requin (Plan d’action Nationale Requin) – approuvé le 05-fév-2009 mais pas encore mis en œuvre.

Inde : « Une enquête sur les ressources réalisée par le Fisher Survey of India dans la ZEE a révélé que les requins constituent 38,66% en poids des prises totales de la pêcherie palangrière. La plupart des espèces de requins et les requins- baleines sont protégés par diverses législations nationales en Inde. »
État du PAN-requin (Plan d’action National Requin) – en cours de rédaction avec l’aide du BOBP-IGO

Indonésie : « Le requin-marteau halicorne est l’une des espèces de requins les plus fréquentes des tropiques. Ces requins ont été pêchés par la palangre et le filet maillant dérivant en tant que prises accessoires ou ciblées. Des recherches sur les fréquences de taille et le sex-ratio du requin-marteau halicorne (Sphyrna lewini) ont été menées dans deux sites de débarquements de requins au sud de Java en 2010, à savoir le port de pêche océanique de Cilacap et le site de débarquement de poisson de Tanjung Luar, Lombok est, Nusa Tenggara ouest. Des données sur les zones étudiées ont été recueillies, notamment des fréquences de taille et la composition par sexe. L’objectif des recherches consistait à obtenir des données et informations pour la gestion et la conservation des requins-marteaux halicornes. Les résultats ont montré que la répartition des tailles des requins-marteaux halicornes femelles et mâles était comprise entre 51 cm et 300 cm LT et 127 cm à 244 cm LT, respectivement. Le sex-ratio des mâles et des femelles était inégal, les femelles étant capturées plus fréquemment que les mâles. Pendant l’étude, les prises étaient dominées par des poissons immatures. Cet état de fait rappelle que les ressources de requins devraient être gérées judicieusement pour perdurer. »
État du PAN-requin (Plan d’action National Requin) – Requins : Les directives pour le PAN ont été élaborées et rendues accessibles au public pour commentaire de la part des parties prenantes en 2010 (financé par l’ACIAR Australie—DGCF). Formation en 2011, notamment sur la collecte des données sur les requins basée sur les formulaires nationaux standards de données statistiques (par la DGCF (financé par ACIAR Australie)). Mise en œuvre attendue fin 2011/début 2012.

Iran :
État du PAN-requin (Plan d’action National Requin) a communiqué à toutes les coopératives de pêche les résolutions de la CTOI sur les requins. A mis en place une interdiction de la rétention des requins vivants.

Kenya : « La flottille de pêche actuelle du Kenya ciblant les thons et espèces apparentées est entièrement composée d’une pêcherie artisanale et récréative. Les pêcheries récréatives ciblent les poissons porte-épée (marlins, espadon) et les thons, mais d’autres espèces pélagiques, telles que le barracuda, le thazard ponctué, le thazard bâtard et les requins, sont également déclarées dans les prises des pêcheurs sportifs. Les principales questions écosystémiques concernant les pêcheries thonières kenyanes ont trait à la fréquence des prises de requins dans les pêcheries artisanales. »
« Au Kenya et dans la plupart de la région de l’OIO, les prises de requins sont majoritairement des prises accessoires des pêcheries thonières artisanales et des chaluts crevettiers, ainsi que des activités de pêche sportive. Toutefois, on ne sait pas dans quelle proportion, peut-être importante, ces différentes pêcheries capturent des requins. La structure des espèces, leur répartition, leurs taux de capture et les niveaux d’interaction pêcheries-requins ne sont pas bien documentés. Ces informations sont néanmoins nécessaires pour évaluer les niveaux d’exploitation des espèces de requins et fixer des cadres réglementaires, de conservation et de gestion. Cette étude vise ainsi à combler ces lacunes dans les informations. Des données sur les débarquements des pêcheurs ont été recueillies dans différents sites le long des côtes kenyanes et par des observateurs lors de campagnes chalutières commerciales et scientifiques. Les débarquements ayant lieu sur 5 plages ont été inspectés 15 jours par mois pendant 12 mois (août 2012 à juillet 2013). L’espèce, le sexe, la taille et le poids des spécimens de requins débarqués ou salabardés en tant que prises accessoires ont été identifiés et enregistrés. »
État du PAN-requin (Plan d’action National Requin) – Du fait de l’absence d’informations de base sur les stocks de requins dans les eaux kenyanes, il a été décidé que le PAN-requins serait élaboré au cours de l’année 2014/ 2015. Il permettra au pays d’entreprendre des campagnes de référence sur la pêcherie ciblant les requins au cours de l’année 2013/ 2014.

Madagascar : « Madagascar a commencé à explorer la pêche à la palangre en 2007 en transformant ses petits chalutiers en petits palangriers. Le nombre de bateaux ciblant les thons et espèces apparentées dans la zone de compétence de la CTOI est en augmentation. En 2012, le pavillon malgache a déployé 8 palangriers de moins de 24 m au large de la côte est (Annexe1). Veuillez noter que certains d’entre eux sont multi-engins, les bateaux de pêche peuvent donc cibler des ressources démersales et d’autres fois des thons et espèces apparentées. Les résultats suivants ont été obtenus grâce à la base de données du programme d’observateurs malgache et aux déclarations des entreprises ciblant les espèces pélagiques. Les prises totales déclarées ont diminué ces dernières années, atteignant 497 tonnes en 2010 et 388 tonnes en 2012. La diminution des prises est due à la réduction du nombre de grands bateaux. En effet, on observe sur la période étudiée une forte tendance à la baisse du pourcentage des débarquements de requins (passant de 17% à 13%). Ce document révèle que l’effort mensuel varie entre 14 000 hameçons déployés en avril et 49 447 hameçons déployés en octobre. »
« Les requins bleus sont généralement rejetés en raison de leur faible valeur et que le sex- ratio de la plupart des espèces devrait être revérifié si possible. »
« des requins sont capturés par la nouvelle pêcherie palangrière de Madagascar en plein essor, basée essentiellement au large de la côte est et donc mal suivie pour le moment ».
État du PAN-requin (Plan d’action National Requin) – l’élaboration n’a pas commencé.

Malaisie : « Entre 2005 et 2010, les prises totales de requins pêchés par les palangriers thoniers malaisiens ciblant les thons tropicaux se sont élevées à 10 – 134 tonnes. Cela représente entre 0,6 et 1,2% des prises totales des thoniers. Les taux de capture des requins par ces bateaux varient grandement et sont compris entre 30 – 600 kg/bateau. Entre 2012 et juin 2013, les bateaux sous pavillon malaisien ont changé d’espèce cible pour pêcher du germon. Toutefois, les données de capture des requins ne sont disponibles que de janvier à mars 2012 car le restant de la période les requins pêchés par la palangre ont immédiatement été relâchés en mer. Le taux de capture de requins le plus élevé a été enregistré en janvier 2012 avec 600 kg/bateau. Dans les eaux côtières, les prises de requins ont contribué à seulement 0,2% des débarquements totaux annuels et 80% d’entre elles avaient été réalisées par des chalutiers qui en pêchaient le plus à 30 miles de la côte. Environ 56 espèces de requins habitent dans les eaux malaisiennes. »
État du PAN-requin (Plan d’action National Requin) – La révision du PAN-requins (2006) est dans sa phase finale ; la consultation des parties prenantes devrait être achevée en septembre 2013. La révision du PAN-requins devrait être publiée fin 2013.

Maldives :
État du PAN-requin (Plan d’action National Requin) – Un premier jet du PAN est disponible : Les lacunes/problèmes ayant émergé à la suite de l’interdiction totale de la pêche aux requins ont été identifiés grâce à l’appui du projet Grands écosystèmes marins de la baie du Bengale (BOBLME). A l’heure actuelle, les Maldives cherchent à nouveau à obtenir l’appui du projet BOBLME afin de finaliser le plan et la réglementation associée, qui devraient paraître au Journal Officiel en 2014.

Maurice : « Une petite quantité (2,1 tonnes) de requin- taupe bleu (Isurus oxyrhinchus) est débarquée par les navires nationaux. Toutefois, 2318 tonnes de requins, principalement du requin bleu (Prionace glauca, 78 %), suivi par le requin-taupe bleu (16 % ) ont été débarquées au port par les palangriers étrangers en 2012. »
État du PAN-requin (Plan d’action National Requin) – L’île Maurice ne délivre pas de licence de pêche nationale ou étrangère aux bateaux ciblant les requins dans sa zone économique exclusive. Toutefois, les requins sont généralement débarqués en tant que prises accessoires. L’île Maurice travaillera en consultation avec le Secrétariat de la CTOI afin de préparer un PAN-requins simplifié.

Mozambique :
État du PAN-requin (Plan d’action National Requin) – la rédaction d’une nouvelle législation, tenant compte des questions de conservation des requins dans les exigences à respecter lors du processus de délivrance des licences, progresse.

Seychelles :
État du PAN-requin (Plan d’action National Requin) – le PAN-requins doit être revu en 2012.

Sri Lanka : « La production totale de requins pour 2012 est de 2581 t, une baisse de 3% par rapport à 2011. Le requin soyeux est la principale espèce accessoire capturée (44%). Le changement d’engin lié au ciblage des thons profonds au moyen de palangres à thons a entraîné une baisse des captures de porte-épées et de requins en 2012. »
État du PAN-requin (Plan d’action National Requin) – Un PAN-requins est en cours de finalisation et devrait être achevé d’ici la réunion du CS en 2013.

Soudan : « Depuis 2010, la seule pêcherie active est celle de pêcheurs locaux utilisant de petits bateaux en fibre de verre et bois, pour laquelle on ne dispose pas d’informations statistiques régulières sur les espèces et les engins. Les seules données statistiques proviennent du marché au poisson de Port-Soudan, où tous les thons sont enregistrés comme « maquereaux ». Des requins et autres produits de la mer sont également vendus sur le marché. »
État du PAN-requin (Plan d’action National Requin) – Aucune information reçue par le Secrétariat.

Tanzanie : « un petit nombre de bateaux sont impliqués dans les pêcheries de thons, de porte-épées et de requins, utilisant en général des filets maillants dérivants et des palangres, manipulés à la main. Les données de captures sont collectées en termes de poids par groupes d’espèces mais pas par type d’engin, taille du navire ni durée des opérations de pêche. Les statistiques du Département des pêches pour Zanzibar et la Tanzanie continentale pour l’année 2012 indiquent que les captures de thons, de porte-épées et de requins & raies furent respectivement de 7702, 1411 et 6169 tonnes. Toutefois, les données de la pêche récréative sont manquantes et les données de captures disponibles ne contiennent pas d’informations sur la position géographique, le type d’engin et l’effort. »
État du PAN-requin (Plan d’action National Requin) – les discussions initiales ont débuté.

Thailande : « Les captures totales les plus élevées furent enregistrées en 2010 avec 607,69 tonnes, suivie de 2012, 2007, 2011, 2009 et 2008 avec respectivement 494,95, 461,64, 370,39, 295,23 et 265,57 tonnes. Les espèces principales dans les captures sont le patudo (Thunnus obesus), l’albacore (T. albacares), le germon (T. alalunga), l’espadon et les requins. Parmi les prises accessoires de la pêcherie palangrière thonière, le pourcentage de requins par rapport aux prises totales s’élevait à 4,64% en poids et 3,94% en nombre. Le nombre de requins s’élevait à 544 individus pour 18 528 kg. ».
État du PAN-requin (Plan d’action National Requin) – second PAN-requins en cours de rédaction.

Royaume Uni : « Les eaux du R-U (BIOT) sont une Aire marine protégée (AMP) depuis avril 2010. Diego Garcia et ses eaux territoriales sont exclus de l’AMP et possèdent une pêche récréative. Le R-U (BIOT) ne possède pas de pavillon ni de flottille thonière commerciale ou de port de pêche. Le rapport national du Royaume-Uni présente un résumé de sa pêche récréative en 2012 et fournit le détail des activités de recherche entreprises dans l’AMP. En 2012, la pêche récréative a débarqué 10,79 t de thons et d’espèces apparentées à Diego Garcia. Les principales espèces-cibles des pêcheries industrielles (albacore, patudo et listao) représentent 30% des captures totales de thons et d’espèces apparentées de la pêcherie récréative. Les données de fréquences de taille ont été enregistrées pour un échantillon de 378 albacores de cette pêcherie. La longueur moyenne était de 75 cm. Les requins pêchés par la pêcherie récréative sont relâchés vivants. La pêche INN demeure la plus grande menace pesant sur l’écosystème du BIOT. Un Groupe scientifique consultatif a été formé afin de définir une stratégie scientifique pour le BIOT ainsi que des priorités de recherche pour le futur, y compris relatives à l’écosystème pélagique et aux pêcheries de la CTOI. Les recommandations du Comité scientifique et celles traduites en Résolutions par la Commission ont été appliquées par les autorités du BIOT et sont déclarées. »
« Des navires arraisonnés par le R-U (TOM) avaient à bord de grandes quantités de requins, probablement capturés illégalement dans la ZEE du R-U (TOM).
État du PAN-requin (Plan d’action National Requin) – Les eaux du territoire britannique de l’océan Indien (archipel des Chagos) sont une aire marine protégée fermée à la pêche sauf pour les pêcheurs sportifs opérant dans les 3 milles marins autour de Diego Garcia. Dans ce contexte, aucun PAN n’a été élaboré.

Vanuatu : « En 2012, le Vanuatu n’a opéré qu’une pêcherie palangrière dans l’océan Indien, avec deux palangriers ciblant les deux principales espèces de thons, l’albacore et le patudo, et capturant de manière accessoire du germon, des requins, du marlin bleu et de l’espadon. Les captures totales estimées pour 2012 sont de 347,584 tonnes (146,280 t d’albacore, 90,862 t de patudo, 6,421 t de germon, 107 t de requins, 8 t de marlin rayé, 28,741 t de marlin bleu et 43,763 t d’espadon. Ces données furent compilées à partir des livres de pêche soumis par les navires au Département des pêches du Vanuatu. »
État du PAN-requin (Plan d’action National Requin) – Aucune information reçue par le Secrétariat.

Sénégal : « En 2012, les prises de la pêche palangrière sont estimées à 410 tonnes (312 tonnes en 2011). Les captures sont constituées essentiellement de l’espadon, requins, marlins. »
État du PAN-requin (Plan d’action National Requin) – La Commission sous-régionale des pêches a aidé le Sénégal à élaborer un PAN-requins en 2005. Les autres activités réalisées comprennent l’organisation de consultations avec l’industrie, des recherches sur la biologie des requins ainsi que des études socio-économiques sur la pêche aux requins. Le PAN est en cours de révision. L’inclusion d’une taille de maille minimale, d’une taille minimale pour les requins et une interdiction du prélèvement des ailerons sont à l’étude.

Afrique du Sud : « L’Afrique du Sud possède deux secteurs de pêche industrielle qui ciblent des thons et espèces apparentées, ou les pêchent accessoirement, dans l’océan Indien. Ces secteurs sont la palangre ciblant l’espadon/le thon (la pêcherie palangrière ciblant le requin a été intégrée à ce secteur) et la canne/la canne à moulinet. »
État du PAN-requin (Plan d’action National Requin) – La parution au Journal Officiel de la proposition de PAN-requins pour commentaire du grand public a été approuvée par le ministre du Département de l’agriculture, des forêts et des pêches (6 juillet 2012).