Hypothèses empiriques dans la crise requin

La crise requin à La Réunion a vu beaucoup de débats d’opinions naitre et devenir de véritables affrontements entre différentes écoles de pensées, parfois entre différentes idéologies, parfois simplement entre différentes perceptions et savoirs. La grande question étant les causes de la recrudescence des attaques de requins le long des côtes de l’Ouest de l’Ile. Le fossé le plus marqué dans la compréhension mutuelle a souvent pour origine l’interprétation empirique du milieu qui est tributaire de l’expérience des individus, contre l’interprétation scientifique du milieu, qui elle même dépend de l’état actuel des connaissances sur le sujet.

Étant dans une démarche de dialogue et de rencontre des connaissances, Shark Citizen a initié en 2013 une récolte des opinions des usagers de la mer de l’ile de La Réunion. De par nos statuts et nos convictions, nous apportons une place prédominante à ces savoirs et hypothèses empiriques, issus de l’expérience du terrain.

La liste suivante est composée des différentes hypothèses ayant été avancées dans le débat, par des professionnels ou connaisseurs du milieu marin réunionnais, mais également du contexte de l’île dans son ensemble.

Cela a prit du temps, mais nous ne voulions pas publier les résultats de cette récolte d’hypothèses sans y apporter également les informations que la science, au service de la communauté, était en capacité de donner.
Nous pensons qu’il est important d’être conscients de ce que la science sait sur le sujet, mais aussi de ce qu’elle ne sait pas. Des réponses qu’elle peut apporter pour construire, et de celles qu’elle ne peut apporter.
Cette échange entre les savoirs empiriques et scientifiques a fait l’objet de tables rondes de mai à juillet 2014, auxquelles ont participé de nombreux acteurs associatifs et scientifiques. Ces tables rondes, animés par le brillant et profondément altruiste Arnold Jaccoud, ont permis de révéler la complexité de la prise en compte des savoirs empiriques dans la donnée scientifique, et le monde qui peut séparer la culture scientifique de la culture empirique dans l’application d’une vision commune de la gestion d’un risque.

Suite à ces ateliers, nous avons décidé de partager notre récolte d’hypothèses empiriques avec l’association Vie Océane, qui y participait également. Nous sommes aller à eux avec ces questions : que sait-on scientifiquement sur ces sujets, que ne sait-on pas scientifiquement, de quels éléments ou études manque t-on pour avoir ces réponses scientifiquement parlant ?
Vie Océane a accepté de répondre et nous les en remercions, car ils ont fait là un travail de compilation et de vulgarisation des données important et fastidieux, qui peut permettre, à notre sens, un dialogue enrichit, quels que soient les opinions qui se confrontent.

Il ne s’agissait en aucun cas de confirmer ou d’infirmer les hypothèses empiriques récoltées, via des avis scientifiques, mais de les enrichir. Vie Océane reste libre de ses propos et positions associatives. Il s’agit de faire un point sur l’état actuel des connaissances scientifiques en les mettant en perspective avec les hypothèses empiriques.
Gardons à l’esprit que la science ne peut être partout, et que la Connaissance humaine au sens large est composé d’un patchwork de savoirs empiriques ET scientifiques, qui ne peuvent avancer qu’en se complétant, et non pas en évoluant chacun dans leur coin.

Vous trouverez à la fin de cet article le lien vers le document produit par Vie Océane.

 

Voici la liste des hypothèses empiriques récoltées en 2013 par Shark Citizen :

La pêche industrielle : les requins trouveraient moins de nourriture au large et se rapprocheraient des côtes (peut etre car la réserve marine et les DCP ont fait évoluer leur « cartographie de prédation »). Un pécheur évoque l’ancienne pêche au chinchard : les chinchards migraient et venaient finir leur vie non loin des côtes de la Réunion, ce qui pouvait constituer une source d’alimentation facile pour des requins opportunistes. Désormais, les chinchards sont péchés industriellement en amont de La Réunion afin d’alimenter les cages à thons. Ils n’arrivent plus à La Réunion.

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Les proies ont changé leurs routes migratoires : les températures des courants, les changements climatiques ou aléas cycloniques et changements dans les habitudes de la pêche côtière (moins de bateaux, par exemple) auraient influencé leurs déplacements et les populations (ex : en 2007, profusion de capucins, de carangues, etc). Les requins suivent cette cartographie proche des côtes.

Extrait : « L’évolution des routes suivies par quelques oiseaux marins pour aller chercher du poisson afin de nourrir les couvées, celles du noddi brun, du Pétrel de Barau et du Puffin de Baillon par exemple, montre que ces espèces vont de plus en plus loin, au nord, dans l’Océan Indien. C’est ce que montre le labo Ecomar. Leurs petites proies, elles les trouvent en surface, poussées vers le haut par les thons. C’est d’ailleurs aux nuages d’oiseaux que les pêcheurs repèrent les bancs du poisson en boîte. Or, ceux-là, amenuisés par la pêche industrielle, croiseraient de plus en plus vers le nord… »

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 IMG_3973Les relâchés de tortue : on aura aussi entendu cette supposition. La ferme Kelonia ayant relâché des tortues de mer, qui font partie des proies consommées par les requins-tigres en particulier. L’accroissement de la population de tortues n’est pas dû aux relâchés réalisés dans les années 80 par la ferme Corail. Un peu moins de 1 000 tortues baguées de moins de 1kg, avaient été relâchées à l’époque : aucune n’a été revue. Les modèles que développent actuellement Kélonia et Ifremer en partenariat avec le CNRS et CLS Argos, dans le cadre de la thèse de Mayeul Dalleau, montrent que les chances pour ces jeunes tortues de croiser à nouveau les rivages de l’île sont très faibles. Quant aux « 5 à 10 » tortues relâchées par an par Kelonia ces dernières années, il s’agit de tortues supposées en bonne santé, et les requins ont plutôt tendance à cibler les affaiblies. Le fait que d’importants relâchés de tortues aient pu attirer des requins, ou du moins les habituer à chasser des proies nageant en surface, n’a pas fait l’objet de réponses/précisions de la part de Kelonia, qui a simplement fait observer que les tortues retrouvées noyées ou la carapace brisée par une hélice ne comportaient jamais de traces de morsures, qui sont pourtant fréquentes dans « Les Glorieuses » par exemple.

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DCIM101GOPROLa ferme aquacole : désormais fermée, longtemps accusée d’avoir été un facteur d’attraction majeur pour les requins en baie de St Paul et par répercussion sur la côte Ouest. Cependant, selon d’anciens pécheurs de St Paul, la population de requins a toujours été abondante, même avant la ferme. La différence, c’est qu’avant leurs proies abondaient également, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. La ferme aurait pu continuer à les garder à proximité, sans qu’ils trouvent réellement de quoi se nourrir.

Des ombrines et une ou deux autres espèces se seraient également échappées des cages en grand nombre. Des plongeurs (bouteille et apnée) mentionnent la présence de ces espèces aux Aigrettes, ce qui n’était pas le cas il y a 20 ans. Cela peut représenter une nouvelle proie potentielle à « suivre » pour les requins. Il serait intéressant de pouvoir estimer l’évolution de la quantité et la répartition sur les 10 dernières années.

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L’arrêt de la commercialisation à cause du risque ciguatera (interdiction de commercialisation de la viande de requin tigre et bouledogue sur arrêté de 1999 puis de 2009). Pour beaucoup, l’augmentation d’une population semble logique lorsqu’elle n’est plus pêchée.
La ciguatéra est une intoxication alimentaire liée à la consommation de produits de la mer contaminés par des toxines marines, les ciguatoxines, produites par une algue microscopique (Gamberdiscus spp). Comme de nombreuses toxines, celles-ci s’accumulent dans les organismes et leur concentration augmente au fur et à mesure des échelons de la chaîne alimentaire, des poissons brouteurs jusqu’à l’homme. Elle concerne environ 400 millions de personnes vivant dans les zones d’endémie, principalement le Pacifique tropical.
Site de l’arvam : http://www.arvam.com/spip.php?article22
Info-Requin.re : http://www.info-requin.re/programme-valorequins-r16.html

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Les récifs Artificiels, bouées de la Réserve et autres DCP : hormis les DCP installés à 4km des côtes, d’autres dispositifs de concentration de poissons, installés dans le but de créer cet effet ou non, sont désignés parmi les causes d’une fréquentation des côtes par les requins.

Les bouées de la Réserve : elles ont été étudiées et désignées comme n’ayant aucun effet DCP par la Réserve, et écartées également par CHARC. Certains pêcheurs disent pourtant observer un effet DCP à leurs abords, ainsi qu’autour des bouées posées par des pêcheurs dans certaines baies et qui sont mis là à des fins de pêche professionnelle. Des tortues y sont régulièrement observées.

Les récifs artificiels : projet Corail Réunion débutées au début des années 2000 avec le soutien par la suite de la fondation EDF (qui fourni des poteaux), afin de redynamiser la ressource de pêche. Ces récifs artificiels ont été disposés ou vont l’être : à la Possession, St Paul, Le Port, les Avirons, Etang Salé, et St Leu.

Dans un document datant de 2012 et disponible sur le site de la Préfecture de La Réunion, sont indiquées les choses suivantes :

–       la pose du récif artificiel à coté du bassin pirogue d’Etang Salé est annulée et celle de St Leu est déplacée plus au large en raison du risque lié aux requins

–       des stations d’écoute du programme CHARC sont placées à proximité des RA en baie de St Paul et de St Leu.

–       « L’effet concentrateur des récifs artificiels sur les petits poissons pélagiques peut éventuellement conduire, dans certaines conditions et à certaines périodes, à la concentration des prédateurs naturels de ces espèces, comme les grosses carangues et les requins côtiers ; la sédentarisation de gros requins côtiers (notamment les requins bouledogues) du fait de la présence de récifs artificiels, augmentant ainsi potentiellement le risque « requins » pour les activités nautiques humaines alentours, doit être particulièrement étudiée dans le contexte actuel réunionnais. »

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carte-reserve-marine-reunion-smallLa réserve marine : deux facteurs sont principalement imputés à la réserve et reviennent régulièrement dans les hypothèses.

1 = les zonages ont réduit la présence de chasseurs sous marins et d’activité humaine en générale sur certaines zones clés. Ces présences sont jugées par les pécheurs et les chasseurs comme dissuasives. Si l’action de tirer un poisson peut attirer le requin, la réaction du chasseur qui va « piquer » le requin pour l’éloigner est enregistrée par le requin, « qu’on ne reverra pas deux fois, c’est lorsqu’on le voit 2, 3 fois, qu’on commence à se dire qu’on a affaire à un requin qui n’a plus peur de l’homme ». De même, le bruit occasionné par la présence d’activités humaines est susceptible de tenir les requins à l’écart des zones fréquentées.

2 = augmentation des quantités de poissons et « débordement » hors des zones coralliennes. Cette attraction cumulée à un niveau faible de « répulsion » liée à la présence humaine est une hypothèse qui revient au sein de nombreux publics d’interlocuteurs.

La réserve marine était précédée du Parc Marin, et avant lui, une zone interdite à la pêche existait déjà entre St Paul et St Gilles. Ainsi cela fait plus de 20 ans que les requins auraient pu y trouver un lieu de prédation et de tranquillité relative.

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Plan_Cablage_sous_marin_EDF_reunionLes câbles EDF enfouis : à lire en amont : http://energiesdelamer.blogspot.fr/2010/12/les-erm-peuvent-elles-desorienter-les.html

Nous avons été contactés en 2012 par un anonyme nous confiant la chose suivante : un certain bateau norvégien (le Nexans Norway), a parcouru la côte de la possession a Saint Denis en Mai 2011, pour y installer un certain câble sous marin sous la directive d’EDF, pour être plus précis, ce câble fait passer plus de 90000 Volts entre la Possession (nouvelle usine électrique) et Saint Denis (centrale d’EDF), et de plus petits câbles vont du Port pour relier l’ouest (Saint Louis- Usine du Gol) et le sud (usine Hydro électrique de Langevin).

EDF avait choisis la solution sous marine contrairement a la solution aérienne sur la route du littoral car il faut savoir qu’un câble ou passe 90000 Volts génère ce que l’on appelle un courant de Foucauld qui produit une chaleur très élevée susceptible de faire fondre l’isolant, et donc nécessitant des équipement beaucoup plus onéreux pour le refroidissement, la mer résout ce problème ci.
http://www.ipreunion.com/archives/reportage/0000/00/00/ipreunion,reportage,11676.html

Nous avons donc un câble, immergé à 400 m de profondeur Au large des côtes, ou passe « 90000 Volts », sachant qu’un requin est capable de détecter un courant électrique infinitésimal (très faibles), et que pour lui cela signifie qu’il y a manger.
Nous n’avons pas pu avoir accès à une éventuelle étude d’impact réalisée par EDF sur la faune locale. En revanche nous savons que les morsures de requins font partie des dommages occasionnés aux câbles électriques edf immergés.
Ces câbles peuvent-ils avoir un effet attractif ou au contraire répulsif et ainsi avoir contribuer à un déplacement d’une partie de la population de requins côtiers ?

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WP_000523Il y aurait plus de monde dans l’eau, donc plus de rencontres : malheureusement, dans les faits c’est l’inverse qui se produit. Les attaques ont lieu sur des personnes isolées, et il y a plus d’attaques ces dernières années, tandis que la fréquentation humaine des spots et des zones de la réserve a nettement diminuée. L’hypothèse inverse serait qu’une fréquentation moins importante des zones côtières et des spots en particulier entraîne un rapprochement de la part des requins, qui n’apprécient pas particulièrement le tapage occasionné par un groupe de personnes dans l’eau.
On peut d’ailleurs se poser la question concernant l’efficacité des dispositifs de pêche en Afrique du Sud, qui équivalent à une dizaine de requins prélevés par plage sur une année, tandis que beaucoup de requins sont pris dans les filets de sécurisation en ressortant de la plage. Le fait de savoir une plage sécurisée concentre plus de monde à cet endroit dans l’eau, ce qui constitue en soi un effarouchement, tandis que la zone non protégée et moins fréquentée constitue une zone plus tranquille et plus propice au passage à l’action pour un requin.

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IMG_5821Les eaux saumâtres : les coulées de boues, débordements de ravines, périodes de fortes pluies, sorties d’étang, rendent l’eau saumatre. Le requin bouledogue est à l’aise pour chasser dans ces conditions d’eau trouble, et apprécie les zones à faible salinité, notamment pour la mise bas des femelles.

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Les eaux turbides : La houle également, en soulevant le sable sous les spots, rend le terrain propice pour la chasse.  De même, l’eutrophisation de l’eau entraîne une augmentation de la présence d’algues ou de matières en suspension, qui rendent l’eau trouble et turbide.

 

 

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IMG_5855La pollution côtière : est partie intégrante des raisons d’être et de la politique de préservation de la Réserve Marine. Les eaux usées de l’ouest de l’île ne passent pas toutes pas une station d’épuration. 40 % de la population n’est toujours pas reliée à un équipement collectif. C’est un thème qui a beaucoup été traité, même si c’est encore insuffisant, ces dernières années l’évolution serait allée dans le bon sens. Une fois les populations de requins installées, pollutions ou pas, elles sont amenées à rester si les conditions alimentaires et reproductives sont réunies. Si la gestion de la pollution peut constituer une cause de leur présence, son « élimination » (sur le très long terme), ne peut constituer une manière de gérer le risque actuel, quand bien même l’intention est pleinement justifiée. C’est du moins l’opinion de nombreuses personnes interrogées sur le sujet.

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IMG_5965L’étalement urbain et son corollaire, l’étanchéification des sols, fait que lorsqu’il pleut un peu trop, cela ruisselle énormément jusqu’en mer, sans beaucoup d’entraves : l’eau de pluie parvenue dans l’océan, c’est au final une eau laiteuse, qu’affectionnent les requins, qui baigne les littoraux. En particulier le jour, où, à la faveur d’une importante averse, les réseaux d’eaux usées, saturés, et les ravines (rivières), mal entretenues, et les radiers (les caniveaux géants), dégueulasses, ont débordé.

 

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IMG_5490La dégradation des récifs coralliens, à l’ouest, avec un recouvrement faible des pentes externes notamment, peut aussi influencer la présence et l’occupation du pourtour de l’ile par les requins.

 

 

 

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IMG_6112Le transfert des eaux d’est en ouest : une étude est en cours actuellement. Une plus forte arrivée d’eau douce découle de ce transfert. Or les eaux peu salines sont le terreau favori de développement des juvéniles bouledogues.

 

 

 

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La philopatrie : c’est la tendance qu’on certaines espèces à revenir ou à rester sur le lieu de leur naissance pour se reproduire (à l’instar des saumons, tortues…).

Robert E. Hueter considère que la philopatrie est un aspect central dans la compréhension des mouvements migratoires des requins, le développement de leurs populations, et que c’est une clé de compréhension majeure dans la cadre de la gestion des populations de requins côtières, notamment au niveau de leur protection. La Réunion aurait pu, malgré elle, mené l’étude qu’il préconise afin de vérifier ou non la validité d’une préservation et d’un retour rapide d’une population de requins donnée après un changement dans la gestion de sa pêche.

Si l’on remonte à 2 ou 3 générations de requins bouledogues en arrière (maturité sexuelle 6-8 ans environ), et qu’on imagine que ces requins soient sujets à la philopatrie, alors on peut imaginer qu’ils ont défini une zone propice à la reproduction dans l’Ouest. L’augmentation de leur nombre mis en perspective avec le peu de zones disponibles (petite ile, jeune, avec un plateau continental peu étendu) pourrait justifier d’une agressivité compétitive plus forte qu’ailleurs.
Une étude à récemment confirmer ce comportement sur les requins citrons des Bahamas.

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Requin corail observé en mai 2013.
Requin corail observé en mai 2013.

Il n’y a pas beaucoup de requins de récifs : ces derniers ne disposent pas de beaucoup d’habitats propices au développement de leurs populations. Néanmoins les populations existantes ont été pêchées quasiment en totalité. Un projet de réintroduction fut proposé (selon nos sources) à la Réserve Marine lors de ses débuts, mais fut rejetée. Les requins de récifs, proches des ravines et des zones coralliennes qui les bordent, pouvaient constituer une pression de prédation sur les juvéniles bouledogues notamment. Leur retour est perçu comme difficile face à la pollution des eaux, la présence de gros prédateurs, et la pression de pêche toujours existante. Les informations à leur sujet autour de l’ile sont très disparates et peu fournies.

En ce sens, Shark Citizen a lancé en 2014 le programme ReMORRAS, une première pierre d’une longue route dont l’objectif est de mieux connaitre ces populations, en cumulant savoirs empiriques et étude scientifique.

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Le fort taux de PCB et de contaminants : contenu en importante quantité dans le métabolisme des animaux, il pourrait déclencher des comportements déviants. Cela reste à étudier.

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Voici maintenant le lien vers le document de Vie Oceane, apportant un état des lieux des connaissances scientifiques en réponses à certains des éléments présentés ci-dessus par les détenteurs du savoir empirique que nous avons interrogé.
http://blog.vie-oceane.org/public/Requins/Version_finale-_Commentaire_de_Vie_Oceane_sur_la_problematique_requins-sept_-oct__2014.pdf

Propos introductif :
« Notre propos n’est pas de discuter pa s à pas des éléments de la problématique mais plutôt d’examiner les éléments de nature scientifique relatif s aux causes présumées de la présence à la côte de s requins bouledogues et tigres. Plutôt que de cause, nous parlerons de « facteur » et distinguerons parmi tous les facteurs et pour chacun d’eux, ce qui contribue à (ou est susceptible) renforcer l’attractivité (territoriale, physique et chimique, aliment aire, reproductive…) ou la compétition voire la répulsion (physique et chimique, alimentaire, numérique et territoriale, intergénérationnelle, inter – spécifique…) de chacune des espèces. »